Image Réalisateur pour la télé – clips, pubs, séries – et bientôt pour le cinéma, il transgresse les genres, avec un même sens de l’imaginaire.




C’est avec Le Bidule, programme d’une rare causticité sur notre monde bancal et libéral, diffusé en 2000 sur Canal+, qu’Olivier Babinet, 36 ans, a posé les jalons d’un imaginaire débordant. Naviguant depuis son plus jeune âge dans les flots de bobines alternatives – la pub, le clip, le court -, il appartient a une génération post-Gondry, décomplexée par rapport aux frontières érigées entre chacun de ces registres. Même sur des miniformats (Chris Dangoisse, frissonnant), il pousse chacun de ses objets visuels au bout d’un chemin personnel, comme une invitation au voyage aux ciels brouillés. Dans le clip aérien de Mathieu Boogaerts, Siliguri, ou celui récent de Stuck In The Sound, Toy Boy (sur lesinrocks.com), ses visions prennent la forme de contes fantastiques : on y croise d’étranges créatures, on y poursuit des blondes « kimnovakiennes», en pure perte. A la manière d’un Jarmusch, dont le Stranger In Paradise fait office de film fétiche, il rêve de partir sur la route, pour y tourner son premier road-movie, Robert Mitchum est Mort. C'est aprés un court-métrage renversant C'est plutôt genre Johnny Walker, qu'il nous vient la hâte de découvrir une nouvelle fois son univers. Etranger au paradis, par-delà les nuages, Olivier twiste gaiement avec ses sacrés bidules, des petits bijoux à surveiller.

Jean-Marie Durand – Les Inrockuptibles n°590